TILO KOTO, de Sophie Bachelier et Valérie Malek – 1h05

Documentaire avec Yancouba Badji
– Sortie : mercredi 15 décembre 2021 –
Mon avis : 3 sur 5
Le pitch ?
Pour le Casamançais Yancouba Badji, le rêve de l’Europe s’arrête brutalement dans le Sud tunisien, après avoir tenté de traverser la Méditerranée depuis les côtes libyennes. Un an et demi sur les routes clandestines où il a failli maintes fois perdre la vie. Tilo Koto, c’est l’histoire d’un homme brûlé dans sa chair et son âme par la traversée d’un enfer qu’il sublimera par la peinture.
Ce qui touche dans ce doc ?
Tilo Koto, c’est l’histoire d’un échec et d’une résurrection grâce à l’art. Échec d’un migrant qui a fui le conflit de Casamance pour parvenir en Europe et tenter d’y refaire sa vie : à quatre reprises, après avoir traversé le Mali, le Niger, le Burkina Faso et enfin la Lybie, depuis la Gambie, Yancouba Badji a tenté de passer la Méditerranée. L’ultime tentative l’a conduit au Centre Al Hamdi de Médenine au sud de la Tunisie, où les migrants arrêtés étaient bloqués et pas en sécurité car « pas acceptés par la population. » Il raconte aussi aux deux réalisatrices l’enfer vécu par les personnes qui revenaient de Lybie et qui ont subi de très nombreuses violences, tant physiques que sexuelles.
Et, alors qu’il s’était juré de ne plus parler aux journalistes, il a été convaincu par le projet des réalisatrices de tourner un film sur son parcours. Et, par leur entremise, il a eu un déclic et s’est mis à coucher ses émotions sur des tableaux. Il explique : « La peinture était pour moi une manière de faire comprendre ce que je n’avais plus la force de dire avec des mots. J’avais pour obsession de laisser des traces que mes camarades et moi avions vécu de terribles durant ce parcours. À ce moment-là, seule la peinture le pouvait. »
