PATRIMOINE
TOUT EST CALME, de Jean-Pierre Mocky – 1h20
Avec Julie Fournier, Julien Gueris, Jean-Pierre Mocky
Sortie : novembre 1999
Jean-Pierre Mocky tournait comme il respirait. Souvent avec des budgets plus que serrés. Une fois encore, il décrit une société encore préservée même si… L’action se passe dans un bled perdu. Georges débarque dans une communauté de 200 habitants : aucune usine, pas de pollution. Le cadre semble idyllique, mais quand il aperçoit des adolescents qui balancent des grenades, il prend peur et 
souhaite s’enfuir. Entre-temps, il tombe follement amoureux de la belle Pauline, la plus dangereuse du groupe de jeunes, spécialiste du crime maquillé..
Adaptation d’un roman noir de William Judson, ce film joyeusement anar colle bien à l’univers d’un Mocky qui adore tirer sur tous les pouvoirs et il ne s’en prive pas ici avec une galerie de politiques qui magouillent et adorent payer pour avoir de la chair fraiche…
Comédie à l’humour noir, Tout est calme est un film assez réussi de ceux qui ont suivi après Noir comme le souvenir. Jean-Pierre Mocky et sa compagne Patricia Barzyk campent deux personnages qui mèneront l’enquête sur une étrange organisation qui se débarrasse des grands de ce monde, deux pèlerins qui ne se font guère d’illusion sur la société qui les entoure. Et vu la tournure des évènements, ils ont sans doute raison…
On retrouve la griffe de Mocky avec ces personnages secondaires qui semblent sortis de quelques cirques ambulants (il y a même l’entarteur Noël Godin qui fait ce qu’il peut); avec la séquence du bal où la musique sert de contrepoint à l’histoire, avec enfin la description d’un monde sur le papier idyllique pour ceux qui ont rompu avec la société libérale. Le tout est joyeusement rythmé par des dialogues dont certaines répliques sonnent comme des sentences misanthropes et révoltées.
Le cadre de ces habitations creusées dans la montagne confèrent un côté étrange, oppressant à ce récit où la belle Julie Fournier sait user de ses charmes pour dézinguer à tout va. Pour autant, on ne peut pas dire qu’elle ait une grande palette de jeu même si, comparé à Julien Gueris, cela ne se discute pas.
Les fans de Mocky s’y retrouveront avec le côté absurde du scénario d’un film dont la mise en scène manque pourtant d’audaces et de surprises…
TRAVELLINGUE 