NELLY KAPLAN, LA « FIANCÉE » DU CINÉMA N’EST PLUS

Icône de la Nouvelle Vague, réalisatrice de La Fiancée du pirate en 1969, longtemps complice de travail d’Abel Gance, Nelly Kaplan vient de disparaître, victime de la Covid-19.

Originaire d’une famille de juifs de Russie, venue en France depuis Buenos Aires à l’âge de 22 ans, Nelly Kaplan avait débuté dans le cinéma auprès du célèbre réalisateur Abel Gance. Avec lui, elle devait collaborer durant une dizaine d’années et se passionna pour la Polyvision, technique de trois projections en même temps sur un écran. Et sur Austerlitz, elle dirigea la deuxième équipe de tournage.

Curieuse de tout, esprit de liberté, elle fut aussi une amoureuse de la littérature et surtout de la poésie et se lia avec plusieurs poètes dont André Breton ou encore Philippe Soupault. Auteure, elle avait utilisé en 1974 un pseudonyme pour sortir son roman  Mémoires d’une liseuse de draps.  Il est vrai, de précédents écrits érotiques lui avaient value les foudres de la censure.

C’est en 1964 qu’elle rencontra Claude Malovski, qui deviendra son compagnon,  avec lequel elle va notamment créer la société de production Cythère Films. C’est lui qui va la pousser à passer à la réalisation en solo et à tourner La Fiancée du pirate en 1969.

Ce portrait d’une jeune femme rebelle marque les spectateurs. L’histoire ? Marie et sa mère vivent misérablement dans une petite cabane prêtée par une fermière. Considérées comme des vagabondes, elles constituent une main d’œuvre idéale pour les habitants. Un jour, la mère de Marie est renversée par une voiture et meurt. La jeune femme entreprend alors une vengeance envers tous les notables du village qu’elle juge responsables de ses malheurs…

Des films, Nelly Kaplan en tournera ensuite bien d’autres, en conservant son instinct de liberté créatrice que ce soir Papa, les petits bateaux…; Charles et Lucie, tout en continuant de signer des documentaires dédiés à des artistes tels que André Masson, Victor Hugo ou Pablo Picasso.

Avec Nelly Kaplan, c’est une page de l’histoire du cinéma et des arts qui se tourne donc…

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