Sur les écrans le 14 août, L’Intouchable Harvey Weinstein, de Ursula Macfarlane  nous plonge dans la saga explosive du célèbre producteur d’Hollywood, accusé de viols et d’agressions par 93 femmes.

Harvey Weinstein continue t-il de faire peur ? En tout cas, le documentaire sans concession de Ursula Macfarlane,  L’Intouchable Harvey Weinstein sort la pire semaine de l’année et risque de passer un peu inaperçu du public qui, à pareille date, cherche action et détente. Et pourtant, dans ce doc, la réalisatrice britannique raconte l’histoire de l’ascension et de la chute du magnat d’Hollywood Harvey Weinstein. Comment il a acquis et préservé sa toute-puissance au fil des décennies, même quand le scandale menaçait. D’anciens collaborateurs et plusieurs de ses accusatrices décrivent son mode opératoire, ainsi que les conséquences de ses abus sexuels présumés, dans l’espoir que justice soit faite et que les choses bougent enfin…

Déjà remarquée par son film sur Charlie Hebdo, Ursula Macfarlane décrit son travail en ces termes : « Bien que le dénouement de l’affaire Weinstein ne soit pas encore écrit – ses plus grands rebondissements restant peut-être à venir –, il ne fait aucun doute que cette avalanche d’allégations a impulsé un changement significatif. La douleur éprouvée par les accusatrices de Weinstein est palpable dans le film, mais il apparaît aussi que les blessures individuelles peuvent se transformer en une force collective. L’Intouchable, Harvey Weinstein rend hommage à la force que procure le fait de briser le silence collectivement ».

On s’en doute, une des grandes difficultés rencontrées par Ursula Macfarlane ce fut de faire parler les victimes alors que Weinstein reste une figure importante du cinéma mondial. Sur la liste initiale de 600 noms, sur les 400 personnes contactées, 128 ont accepté de se dévoiler devant la caméra. « S’agissant d’une affaire toujours en cours et dont le dernier chapitre n’est pas encore écrit, on se doutait bien qu’on rencontrerait différents types de réactions pour s’engager à nos côtés », dit la cinéaste.

Sans passer sous silence le flair du producteur et ses -très nombreux – succès (de Sexe, mensonges et vidéo à Pulp Fiction en passant par Gangs of New York), la réalisatrice dresse le portrait d’un homme grand manipulateur et qui a connu une chute en rapport à son ascension fulgurante. Une chose est sûre : à un mois de l’ouverture du procès du producteur, ce doc est une pièce apportée au dossier et qui ne peut laisser indifférent.