GALVESTON, de Mélanie Laurent – 1h33
Avec Ben Foster, Elle Fanning, Beau Bridges
Sortie : mercredi 10 octobre 2018
Mon avis : 2 sur 5
Le pitch ?
1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…
Et alors ?
Avec l’adaptation du roman de Nic Pizzolatto, le créateur de True Detective, Mélanie Laurent se jette dans le bain américain avec ce film qui décrit la lente dérive de personnages désemparés qui errent dans les décors urbains sans âme du Texas sur des routes anonymes et vont de motel de passage à des hébergements d’une nuit. Indéniablement, Mélanie Laurent sait créer un climat pesant et capter l’atmosphère d’un décor et, en compagnie d’Arnaud Potier, son directeur de la photographie, elle a su mettre les paysages au service du déroulement de son histoire noire et désespérée. Elle évoque comme source d’inspiration « la lumière du Texas, la fin des années 80, les décors, les acteurs, les situations… » Et d’ajouter : « Tout prêtait à se réinventer. Mais on a travaillé de la même façon que sur les autres films. Des heures à puiser dans les photos qui nous inspirent, à créer des moodboards (NDLR : des collages), à imaginer les plans de chaque séquence avec des maquettes et des petites figurines. On était tellement heureux quand on arrivait sur le plateau et que la lumière du jour se levait sur un vieux motel crasseux et beau à la fois… «
L’histoire est aussi servie par deux comédiens qui sont parfaitement dans le tempo voulu par Mélanie Laurent. Absolument parfait, Ben Foster exprime aussi bien les fêlures intimes, la peur de la maladie qu’il peut extérioriser une violence extrême. Quand à Elle Fanning, elle joue sur le fil cette jeune prostituée en quête d’amour et dont la vie n’est qu’une grande désillusion.
Pour autant, l’histoire ne parvient pas à nous concerner vraiment, peut-être parce qu’on devine vite les rebondissements, peut-être aussi parce que les séquences de violence, conçues comme un « ballet », finissent par devenir gratuites et répétitives. C’est un film noir, sans pathos mais qui ne dégage pas au final une vraie émotion et a des airs de déjà-vu.

