UN MONSTRE À MILLE TÊTES, de Rodrigo Pià – 1h14
Avec Jana Raluy, Sebastian Aguirre Boëda
Sortie : mercredi 30 mars 2016
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Quezako ?
Dans une tentative désespérée d’obtenir le traitement qui pourrait sauver son mari, Sonia Bonet part en lutte contre sa compagnie d’assurance . Elle et son fils se retrouvent alors pris dans une vertigineuse spirale de violence.
Et alors ?
Avec ce nouveau thriller social, en forme d’auscultation de la lutte des classes et du fossé grandissant entre nantis et pauvres, le réalisateur de « La Zona » signe un opus d’une belle intelligence. De fait, il montre aussi bien le combat désespéré d’une femme devant une société corrompue jusqu’à la moelle, que pose la question sur la portée de nos actes. Sans pathos, ni sans enfoncer les portes ouvertes. Expliquant la genèse de son projet, Rodrigo Pià souligne : « C’est vrai qu’il est question d’une escroquerie, que cela implique l’usage d’une arme, la présence de policiers, mais que ce soit au moment de l’écriture ou du tournage, nous avons surtout essayé de mettre en avant ce que vivent et ressentent nos personnages. »
Le tout est porté par une mise en scène astucieuse où le cinéaste se joue de la bande-son pour apporter des témoignages différents sur l’action en train de se faire. Avec une forme de commentaires a posteriori d’une action que l’on découvre à l’écran. Quant à la mise en scène nerveuse, comme le montage, ils confèrent au récit un rythme indéniable.
Enfin, il y a le casting impeccable porté par l’interprétation de Jana Raluy, parfaite dans la peau de la mère de famille qui peut, tour à tour, être abattue ou obstinée. « Nous avions eu la chance de la voir sur scène il y a quelques années, et nous gardions encore en mémoire cette incroyable énergie qu’elle dégageait. Quand nous avons démarré nos recherches, nous l’avons contactée et cela ne faisait aucun doute qu’elle était la bonne personne pour incarner cette mère de famille » souligne le cinéaste.
Un thriller qui fait froid dans le dos en décrivant l’implacable mécanique qui entraîne Sonia Bonet vers l’irréparable. Fort et remuant en diable, ce film donne une vision sans fard d’un certain rêve libéral.


Vendu ! Je vais tâcher de le voir je pense… 🙂