
L’ART D’AIMER, D’EMMANUEL MOURET
Avec François Cluzet, Julie Depardieu, Elodie Navarre… (1h25)
Sortie : mercredi 23 novembre 2011
Je vote : 3 sur 5
Trois raisons d’aller voir L’Art d’Aimer
L’originalité du scénario
Emmanuel Mouret part d’un constat simple : à chaque histoire d’amour naissante correspond une petite musique intérieure. Autour de cette exploration du désir, il raconte des rencontres amoureuses, toutes différentes mais, dont les protagonistes se croisent parfois. Sans y toucher, il retrouve l’esprit du 18ème siècle avec cette distance ironique quand il s’agit d’évoquer le désir et la morale.

Il montre sans porter de jugements laissant le spectateur se faire son propre jugement sur cette moderne exploration de la Carte du Tendre. Ariane Ascaride note fort à propos : « Le cinéma permet de réfléchir et de rêver sur l’amour. Il aide mais n’apprend pas. La preuve : quand on s’engage en couple, on dit souvent la phrase : « Je t’en prie, ne fais pas ton cinéma. »
Un film choral de belle tenue
De Cluzet à Julie Depardieu, parfaite en amante godiche, en passant par Elodie Navarre, une actrice vraiment à suivre, Emmanuel Mouret ne met pas des noms au casting pour faire riche mais pour les bien utiliser. Le dosage est parfait pour épicer son histoire. On passe d’une vraie tendresse dans le couple formé par Ariane Ascaride et Philippe Magnan à des moments de franche drôlerie dans l’improbable rencontre entre les personnages campés par François Cluzet et Frédérique Bel. Et le croisement dans le noir le plus total entre les figures joués par Julie Depardieu et Laurent Stocker est d’une grande drôlerie.
La légèreté de vivre
Pour parler de la difficulté d’aimer comme de la beauté d’une belle histoire d’amour, Emmanuel Mouret ne s’enferme pas dans un salade psychologique. Son univers est ludique, coloré. Il y a chez lui, même quand le propos vire au grave, une légèreté de vivre. « Mêler la fantaisie à une certaine gravité m’est indispensable, dit-il. L’humour signale une distance, une certaine pudeur. »
Sur le plan de la mise en scène, le réalisateur a utilisé habilement avec son chef opérateur Laurent Desmet le plan-séquence qui donne la sensation de vivre au plus près des personnages, de coller à leurs basques. Et de mieux suivre le sel des dialogues en évitant le champ-contre champ d’ordinaire utilisé pour de tels passages. C’est ce qui donne la fluidité à ces histoires entrecroisées.
Bref, voilà ce qui fait le charme de ce film qui vaut beaucoup mieux que la bande annonce que vous avez découverte.

Article vraiment interressant.Je me permet de le digger ^^