CHAPEAU « THE ARTIST  » !

Avec « The Artist », le prix d’interprétation masculin pour Jean Dujardin à Cannes, Michel Hazanavicius joue désormais dans la cour des vrais créateurs. Trois raisons d’aller voir le film sorti le 10 octobre.

Un hommage subtil au cinéma muet ?

On pouvait craindre que la bande annonce suffise pour avoir une idée du film. Il n’en est rien. Hazanavicius réussit la gageure de faire un hommage intelligent au cinéma muet des origines, à ses tics de mise en scène en retrouvant le rythme des œuvres magnifiées par Chaplin, surtout Keaton et les autres.

Lumières, cadrages, montages… tout est ciselé dans The Artist, un film justement défini par le metteur en scène dans Première comme « hors marché, tellement hors modes qu’il semble presque absurde qu’il existe. » Passant de l’humour à l’émotion, avec, en personnage récurrent, le petit chien si bien dressé, l’histoire nous touche sans lasser.

Des acteurs au top ?

C’est sûr, Jean Dujardin trouve là un grand rôle, en rupture avec tout ce qu’il a fait auparavant. Comme si son pari de jouer dans le dernier Blier, Le Bruit des glaçons, marquait le début d’une prise de risques dans sa carrière. Coïncidence, c’est en jouant un homme qui trompe sa déprime par la bibine qu’il montre l’étendue de son talent. Comme quoi, on peut réussir à la télévision à s’imposer par  Un gars, une fille et trouver ensuite ses marques sans renier pour autant ce qui fit son succès.

Son triomphe ne doit pas faire oublier la prestation impeccable de Bérénice Bejo, tout à fait étonnant dans ce rôle de starlette d’Hollywood et dont la fraîcheur porte l’histoire de bout en bout. Longtemps après le générique, on se souvient du clin d’oeil ravageur de Peppy, à la silhouette qui lorgne vers Louise Brooks.

Une réflexion sur le cinéma ?

Le réalisateur d’OSS 117 signe une belle réflexion sur l’art cinématographique, son industrialisation, les marchands face aux créateurs. Le héros campé par Dujardin n’est pas sans nous faire penser à Buster Keaton dont la carrière fut brisée net par l’arrivée du parlant, lui qui avait révolutionné le cinéma muet. Sans avoir l’air d’y toucher, The Artist est donc un bel hommage au 7ème Art, tellement « hors modes » qu’il en deviendra presque, demain, branché.

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