DRIVE
de Nicolas Winding Refn
Sortie : 5 octobre 2011
Je vote : 4 sur 5
Quezako ? C’est l’histoire d’un homme qui conduit des voitures pour des cascades au cinéma le jour et met son volant au service de truands la nuit. Le jour où ce pilote hors pair (Ryan Gosling, ci-contre) croise le chemin de sa voisine d’immeuble, Irene (Carey Mulligan) et son gamin, le destin du « Driver » en est changé.
Et alors ? Sur une histoire assez banale au demeurant d’un mec qui mène une double vie, Nicolas Windind Refn parvient une fois encore à surprendre en changeant une fois de plus de registre après Bronson, et Le Guerrier silencieux. Tout au long du récit, il parvient à nous mener sur des pistes qu’il s’ingénie à brouiller se jouant avec brio du genre du film de poursuites. Rien que la scène du générique vaut le détour par le calme impressionnant qui se dégage de cette course nocturne. Comme si voiture et ses occupants évoluaient sur la scène d’un théâtre urbain. La force du propos tient aussi à la manière dont Ryan Gosling s’est emparé de son personnage. Avec une économie de moyens, il parvient, par un simple regard, une manière de se déplacer, à

faire ressentir bien des émotions alors que son visage ne manifeste -presque- rien. Sans forcer le trait, il donne corps à un « héros aux multiples personnalités », comme il le souligne. Ce jeu est particulièrement sensible dans les séquences où ce conducteur semble découvrir sinon l’amour du moins une infinie douceur de vivre avec Irene et son enfant. Comme dans Le Guerrier silencieux, le cinéaste danois a une façon diabolique de faire surgir la violence après de longues plages de douceur. Ce qui ne donne que plus de force à des images d’un réalisme total. L’autre atout du film -qui justifierait amplement à lui seul le Prix de la mise en scène décerné au Festival de Cannes- c’est le travail splendide du directeur de la photographie signée Newton Thomas Sigel. Au fil des séquences, il parvient à nous faire découvrir un autre Los Angeles, peu ou jamais vu sur grand écran, celui des petites ruelles perdues comme celui des paysages désertiques des alentours. On a presque le sentiment d’une ville vide. Enfin, Nicolas Winding Refn a une façon personnelle de tourner sans effets tape-à-l’œil, et caméras qui bougent dans tous les sens pour donner l’illusion de la vitesse et de la vie. C’est cette griffe-là qui donne à Drive son esthétique originale et forte. Au final, on est embarqué du début à la fin au côté de ce si mystérieux conducteur aux allures de héros de BD mais qui cache si bien son jeu…
DECOUVREZ un extrait du film :
http://www.dailymotion.com/embed/video/xil58t
Extrait pour Drive de Nicolas Winding Refn par blog-Cineaddict
