Le naturalisme de la réalisation est encore conforté par l’idée de Fatih Akin d’intégrer dans les dialogues la langue frisonne öömrang, un dialecte unique en son genre parlé encore par une soixantaine de personnes dans le monde et, pour jouer avec le plus d’authenticité, l’équipe a bossé avec un habitant d’Amrum, Jens Quedens, qui a supervisé la traduction et formé les comédiens. En prime, en en tournant que « les trois dernières heures de la journée« , l’équipe a pu utiliser une lumière naturelle parfaite. Et, à l’image, le résultat est absolument magnifique.
L’autre atout du film, c’est le jeu des enfants, qui sont tous d’une vraie justesse, notamment Jasper Billerbeck, déniché dans une école de voile de la région de Hanovre et qui, malgré une totale absence d’expérience, joue son personnage avec une belle maturité en faisant passer le moindre changement psychologique de l’adolescent.
De séquence en séquence, Fatih Akin signe, in fine, un tableau saisissant de la vie quotidienne des habitants de cette île perdue aux heures où le nazisme sombre et où ses responsables vont devoir rendre des comptes. Un film d’autant plus prenant que la musique originale, signée Hainbach, intègre des éléments naturels avec des sons de vent, d’eau et d’oiseaux, ce qui apporte une vraie touche poétique à ce film dont le scénario ne manque pas d’originalité.
