Un cauchemar au cœur de la dictature

C’est Wagner Moura qui porte ce récit en campant un personnage dévoré par le doute et qui vit dans l’urgence. Une composition qui a valu au comédien le Prix d’interprétation masculine à Cannes. Une consécration pour l’artiste qui avait campé le narcotrafiquant colombien Pablo Escobar dans la série Narcos sur Netflix, en 2015. Comme réalisateur, il a aussi tourné Marighella, évoquant le député communiste du même nom, et qui fut un farouche opposant à la dictature brésilienne assassiné par la police en 1969. Si le comédien avait un an au moment de l’action de L’Agent secret, il évoquait dans GQ : “La dictature militaire a pris fin en 1985 mais elle est toujours présente, de la même façon que l’esclavage. La société brésilienne a été organisée tout autour. Bolsanaro n’est pas une manifestation physique de la dictature mais aussi du colonialisme, de ce sur quoi le Brésil a été bâti. Une histoire de violences, de racisme, de misogynie et d’élitisme. Il ne vient pas d’une autre planète mais vraiment des racines de l’Histoire brésilienne.

L’Agent secret représentera son pays dans la course aux Oscars. Quant à Wagner Moura, il est le premier Brésilien nommé au Golden Globe du meilleur acteur dans un drame. Le film ambitieux de Kleber Mendonça Filho n’a pas fini de faire parler de lui.

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