Montrant les côtés sombres de l’âme dans le huit-clos oppressant de cette demeure de maître, Jérôme Bonnell créé une atmosphère de violence sourde, de tension qui se passe de mots. La subtilité et la force du film est qu’il ne dénonce jamais de plein fouet, fait presque sentir malheureux le personnage campé par Swann Arlaud qui signe, une fois de plus, une composition magnifique alors même qu’il se comporte comme une parfaite ordure. Cela tient aussi à la relation qu’il entretient avec sa mère, aphasique depuis un accident cérébral et qui en communique plus que par le truchement d’une ardoise. Une mère jouée par une fidèle de l’univers de Bonnell, Emmanuelle Devos qui exprime toute une palette de sentiments d’un simple regard.
Et puis au cœur du récit, il y a l’épouse (Louise Chevillotte) qui éprouve petit à petit une forme d’attirance pour la petite bonne et décide de s’affranchir de la férule de cet époux dominateur.
Un drame puissant, moderne, bien joué et qui repose sur une mise en scène au cordeau.
