Une vie à l’écoute

Avec, au cœur du récit, la présence solaire de Manon et de ses parents, deux personnes sortant vraiment de l’ordinaire, utilisant un matériel riche – aussi bien des rushes de ses films précédents que les archives de la famille (les parents ont plus de 80 heures de film !) – le documentaire montre avec finesse la force de caractère qu’il a fallu aux membres de ce clan pour surmonter pareille épreuve touchant deux des enfants sur les trois.

Même si Manon est étonnante par sa résilience, tout comme ses parents qui ont bien du mal de se relever du deuil du fils, ce documentaire explique bien comment face à ce monde du silence, les institutions sont encore bien à la peine et les familles livrées à elle-même.

Portrait fort d’une famille unie face aux épreuves – même si la grande sœur, Barbara, est surtout présente par les images d’archives – ce doc généreux a les mérites de ses qualités. Étant immergée en son sein, la documentariste a eu parfois du mal à prendre un peu de recul, et on aimerait aussi la voir préciser pour qui n’a pas vu les précédents opus de la cinéaste le parcours professionnel du père et de la mère par exemple. Dans la deuxième partie, malgré l’émouvante séquence de marche en montagne en souvenir de Maxime, il y a certaines longueurs et quelques redites. Pour autant, cette découverte du monde du silence que l’on connaît si mal, a le mérite de l’originalité.

À signaler, le doc sera disponible en version sous-titrée français en SME et en audiodescription.

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