ACTU
La Poste cultive un goût du timbre collector. En voilà une preuve de plus avec le nouveau modèle à l’effigie de Michel Piccoli.
Disparu il y a cinq ans, Michel Piccoli, par petit écran interposé, continue de hanter nos nuits blanches ou, par la grâce d’un film de Claude Sautet (entre autres), il renaît sur la pellicule de nos souvenirs.
Et à voir et revoir ses prestations, on se redit qu’il était de la race des acteurs capables de jouer sur tous les registres, y compris de camper un Pape pas vraiment ravi d’avoir été choisi par les cardinaux dans Habemus papam de Nanni Moretti en 2011. Un artiste qui n’a jamais voulu être « piégé par le succès« .
C’est dire que ce timbre, une création de Caroline Andrieu tirée à 450 000 exemplaires, réveillera quelques nostalgies chez les cinéphiles qui se souviennent de Piccoli, agonisant d’étrange manière dans La Grande Bouffe, le film de Marco Ferreri qui provoqua une tempête à Cannes en 1973, ou encore manipulateur d’une maison close chez Buñuel dans Belle de jour (1967) ou enfin personnage non dénué de blessures dans l’univers des films de Sautet. Et que dire de sa prestation dans le singulier Themroc, un film qui témoigne de l’esprit de révolte des années 70 ?
Homme de théâtre, mais aussi réalisateur, artiste toujours concerné, Michel Piccoli n’a jamais cédé à la tentation de s’installer dans la facilité créatrice. Un timbre ne pourra donc pas le figer dans un rôle…

