CINÉMA : MERCREDI 5 NOVEMBRE 2025 (RÉTROSPECTIVE)

Sept films magnifiquement restaurés en forme de rétrospective permettent de retrouver Sacha Guitry au sommet de son inspiration (de Les Perles de la Couronne à Deburau, en passant par Quadrille). Si Guitry m’était conté est un cadeau royal pour les amateurs du style d’un homme de théâtre qui a longtemps pris le cinéma de haut… pour le si bien servir.

Homme de théâtre s’il en est, auteur de répliques passées dans le répertoire, Sacha Guitry a signé quelques 130 pièces. Le cinéma ? Au départ, il le toisait considérant qu’il faisait une concurrence déloyale à son terrain de jeu familier et aussi parce qu’il n’autorisait pas la relation directe avec un public. Et pourtant, Sacha Guitry, conteur né, est passé au cinéma, a signé plus d’une trentaine de films après avoir réalisé, en 1915, un premier opus au temps du Muet, Ceux de chez nous.

Avec cette nouvelle rétrospective, on mesure la manière unique dont Guitry se plonge dans l’Histoire et ses coulisses savoureuses. Il aimait brouiller les pistes et cultivait le goût des formules provocatrices. Ainsi à propos de La Malibran (1943) – qui raconte le destin de la célèbre cantatrice Maria Malibran, jeune femme toute entière dévouée à son art – il ironisait : « Ce n’est pas ce qu’on appelle un film. Au dire d’une certaine presse cinématographique (…) je n’ai jamais fait de films – et vous pensez bien que ce n’est pas à mon âge que je vais commencer. »

Et pourtant, Sacha Guitry a marqué le grand écran de sa parole et de son art consommé des dialogues et des situations. On le mesure dans un film comme Quadrille,(1938) une comédie sociale et amoureuse autour de la personnalité d’e d’une comédienne célèbre, Paulette Nanteuil où l’histoire est rythmée des écarts entre les mots et les actes. Un film où une réplique du mari résume l’art de Guitry et sonne comme une maxime de vie : « Ne t’imagine surtout pas que tu dis la vérité parce que tu dis ce que tu penses. »