Tchéky Karyo, l’intranquille

DISPARITION

L’homme ne hantait pas les plateaux de télévision. Tchéky Karyo vient de mourir, en toute discrétion. Il avait 72 ans. Retour sur le parcours d’un artiste singulier.

C’est par un communiqué à l’AFP que son épouse, Valérie Keruzoré (une figure de la série Kaamelott) a annoncé la disparition de Tchéky Karyo, emporté par un cancer. Voix de velours, chaude, parfois à la limite du murmure, l’acteur né à Istanbul en 1953, avait été découvert à la fin des années 1980 par le grand public en décrochant le rôle principal de L’Ours, de Jean-Jacques Annaud, dans lequel il campait un chasseur de plantigrades pris de remords. Un succès avec plus de 9 millions d’entrées rien qu’en France.

Silhouette solide, mâchoire carrée, Tchéky Karyo avait la gueule pour bien des emplois et le prouva quelques années plus tard en campant pour Luc Besson l’agent recruteur de la terrible tueuse de Nikita, avec Anne Parillaud en vedette.

Un grand écart pour un acteur qui avait débuté par le cinéma d’auteur français et joué pour Chantal Akerman, en 1982, dans Toute une nuit ou pour Eric Rohmer, en 1984, dans Les Nuits de la pleine lune. « Ce métier m’a aidé à devenir un homme meilleur. L’art dramatique est un moyen d’aller sur un espace réservé et magique dans lequel on entre en compagnie d’autres personnes qui ont besoin aussi de cette pulsion et peut-être de prendre du recul par rapport à eux-mêmes » avait-il déclaré dans le quotidien Midi libre.

Pour sa prestation dans La Balance, de Bob Swaim, où il jouait un truand yougoslave, il avait été nommé au César du meilleur espoir masculin en 1982.

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