Devenir adulte !

CINÉMA : MERCREDI 24 SEPTEMBRE 2025


PANOPTICON, de George Sikharulidze – 1h35

Comédie dramatique avec Malkhaz Abuladze, Data Chachua, Maia Gelovani, Salome Gelenidze

Score : 5/5

Le scénario

Lorsque le père de Sandro décide de devenir moine orthodoxe, l’adolescent introverti se retrouve livré à lui-même. Il se débat au quotidien pour faire coexister son devoir envers Dieu, son besoin d’amour et son idée de la virilité… Mais comment trouver sa place quand on est sans repère dans une Georgie post-soviétique à la fois si turbulente et si pieuse ?

Mon avis – Construit sur un scénario très dense, ce film évoque le difficile passage à l’âge adulte d’un jeune homme bouleversé par les changements familiaux et qui vit dans un pays qui tente de rebondir après son Indépendance et l’effondrement de l’URSS, un pays et qui est toujours profondément marqué par la foi orthodoxe comme le montrent les séquences avec le père de Sandro, notamment celle des vœux, aussi poétique qu’énigmatique.

Ce moment est aussi, pour Sandro, l’occasion de se radicaliser politiquement, comme le fait d’ailleurs une certaine jeunesse européenne. George Sikharulidze commente ainsi la genèse de son scénario : « (…) la radicalisation de Sandro résonnait très fortement avec le mouvement anti-immigration croissant du début des années 2020, en Géorgie, mais aussi partout en Europe. »

On mesure rapidement à quel point la xénophobie est partie prenante du quotidien de certains Géorgiens notamment dans la séquence de tabassage des videurs de la boite de nuit, tenue par des « étrangers ».

Ce qui rend l’histoire encore plus subtile repose aussi sur les personnages féminins, très importants dans le film. Et particulièrement la relation complexe que Sandro entretient avec Natalie, la mère de Lasha. Une relation très ambiguë. « C’est une relation mère-fils, mais ce n’en est pas une; c’est une relation sexuelle, mais ce n’en est pas une; c’est une romance, mais ce n’en est pas une non plus« , note George Sikharulidze. Jouant subtilement sur les trois types de femmes présentes dans le cinéma (notamment) – celles de la mère, de la sainte ou de la Vierge (Sandro ne veut pas toucher à son amie avant le mariage), et de la prostituée – Panopticon donne une place centrale à la figure de la femme en montrant le désarroi des hommes face à elle.

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