Si la mise en scène ne brille pas par son audace, même si le chef opérateur Nicolas Gaurin joue habilement d’un contraste visuel fort avec une luminosité des scènes plus intenses alors même que Milo perd la vue, si le scénario aurait parfois être plus inattendu (l’image de la mère qui noie son chagrin dans l’alcool est un peu prévisible) Regarde réussit à aborder un sujet lourd pour tout le clan familial sans jamais perdre une forme d’optimisme. Quant aux scènes de surf, elles procurent toujours des images fortes et saisissantes et viennent apporter un contrepoint intéressant à la gravité du sujet.

D’autre part, Ewan Bourdelles, déniché après un long casting, joue avec justesse cet adolescent qui affronte l’épreuve non sans courage, avec presque un détachement étonnant alors même qu’il peut laisser baisser parfois sa garde. Face à lui, Amalia Blasco apporte fraicheur et dynamisme à son personnage. Dany Boon et Audrey Fleurot campent avec énergie un couple que tout oppose, sauf l’amour pour ce fils malade. Quand à Nicolas Marié, il apporte une dimension de folie douce, qui est son image de marque, et aurait pu être plus forte encore conférant au scénario une vraie originalité.

Reste un propos généreux et dénué de tout pathos alors que le propos s’y serait largement prêté. Et c’est tant mieux.