Si le film tire un brin sur la longueur et que l’histoire semble parfois décousue, Chie Hayakawa arrive à faire passer des émotions par petites touches intimistes et montre bien, par exemple, le désarroi de la mère qui doit assurer au travail comme si de rien n’était, s’occuper de sa fille et s’occuper d’un mari prêt à payer une fortune pour des médicaments miracle.
Et l’on est aussi sensible à l’attitude de Fuki qui, même si elle décode le monde autour d’elle, passe son chemin sans montrer ses sentiments profonds : que ce soit dans la séquence où elle vide avec sa mère la chambre d’hôpital où son père vient de mourir; celle où elle évoque cette fin avec sa prof d’anglais ou celle où elle se retrouve face à un jeune homme aux attitudes plus que troubles… Sans oublier l’instant où elle joue la petite fille de substitution pour un compagnon de chambre de son paternel.
Paradoxalement ce parcours intimiste et mystérieux- le titre du film renvoie au tableau La Petite Irène, de Renoir qui fascinait la cinéaste et a conduit son père à lui en offrir une reproduction – ne parvient pas toujours à nous impliquer, par sa prise de distance avec cette énigmatique ado.
