Finalement, Olivier Assayas a tourné les séquences du Moyen-Orient au Liban et non au Maroc pour des raisons de réalisme comme il l’expliquait à la sortie du film : « le Liban avait sur le Maroc cet avantage de se situer dans la zone géographique des activités de Carlos : plus facile pour les décors, pour les accessoires, mais aussi pour le casting de nos interprètes… » Le lieu a permis aussi de dénicher un avion d’époque. Il poursuit : « L’aéroport de Beyrouth nous prêtait ses pistes et, par chance, l’un des derniers DC-9 en activité (l’avion de la prise d’otages de Vienne) se trouvait faire la liaison hasardeuse Kiev-Beyrouth, nous pouvions en disposer entre ses rotations. Tant mieux : ailleurs, nous ne l’aurions sans doute pas trouvé. »
Tout à fait étonnant dans la peau de Carlos, Édgar Ramirez, parvient à exprimer tous les paradoxes de ce terroriste au béret dont la photo sur le tarmac de l’aéroport a fait le tour du monde. Le comédien avait même prévu de croiser le « vrai » Carlos derrière les barreaux en France, mais, pour des raisons juridiques, la rencontre n’a pu finalement avoir lieu. Enfin, le reste du casting est à la hauteur du projet avec notamment Nora von Waldsätten qui signe une composition très fine et juste de Maddalena Kopp.
Avec ce biopic est aussi efficace dans les scènes psychologiques que dans les moments d’action (l’attentat à Orly ou la prise d’otages à Vienne). Olivier Assayas parvient à signer une version cinématographique qui, loin d’être une pâle copie de la série, a une dimension narrative propre.
