Le rêveur de Paris

Ce serait mentir que de dire que le film n’a pas pris de rides dans la manière qu’à Bresson de demander aux comédiens de ne pas jouer, dans sa façon de filmer sans grands effets, en captant des petits détails du quotidien.

La force du film est ailleurs. Bresson sait filmer, avec un vrai sens de l’érotisme, le corps de Marthe (Isabelle Weingarten) dans sa chambre à coucher avec une manière de suggérer les choses, les désirs, même si certains peuvent trouver la chose trop froide, cérébrale. Il y a aussi des moments typiques et des plans magnifiques du cinéaste comme ces vues de Paris, la nuit, de la Seine, des quais et des bateaux qui s’élancent dans l’obscurité.

La modernité de l’opus tient surtout à la manière dont Bresson sait utiliser et filmer la musique et, de séquence en séquence, il prouve sa sensibilité en ce domaine en passant, selon les besoins de son scénario, d’un folk-picking à une samba d’un groupe embarqué à bord d’un bateau sur la Seine, dans un très beau moment cinématographique. Dans le bonus, Barbara Carlotti analyse fort justement cette touche spécifique du film.

Une curiosité à redécouvrir dans l’œuvre de Bresson.

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