Pour évoquer le ton de son dernier film, Julie Delpy soulignait : « Je préfère quand les choses sont un peu envoyées dans la gueule des gens… Sans vouloir défendre une liberté d’expression débridée, je crains qu’on soit en train d’y nuire. Or, pour moi il est essentiel que les pensées uniques, le raisonnement critique, philosophique persistent. Mon identité n’est définie que par mon esprit critique. »
Si le film n’est pas surprenant par sa mise en scène – il fait parfois penser à ces comédies sociales françaises des années 70 – l’ironie tourne rond et les dialogues font mouche avec une galerie de portraits bien sentis. Outre Laurent Laffite, crinière de corbeau, et très juste dans la peau d’un xénophobe tranquille, Sandrine Kiberlain campe avec beaucoup de drôlerie la propriétaire de la supérette, trompée et aimant la bibine. Quant à Albert Delpy, invité habituel dans l’univers de sa fille, il joue avec une éternelle gourmandise le vieux maraîcher écolo qui adore emmerder son monde.
Une comédie pour mettre à mal bien des clichés et qui se moque aussi de la couverture médiatique qui pollue même les coins les plus isolés.
