En suivant le déroulé l’ordre des chansons du disque, respectant ainsi le désir de Robert Wyatt, ce film exploite met la technique de la rotoscopie – on reproduit les mouvements d’une figure filmée en prise de vues réelle dans un film d’animation – au service d’un opus qui privilégie le regard subjectif, renforcé par des choix de couleurs spécifiques utilisées notamment dans les deux décors principaux de l’histoire : New York et Majorque. Et le résultat est surprenant.
Hymne à l’amour, mais aussi hymne à la vie, Rock Bottom ne passe pas sous silence les excès de l’époque et l’on voit une jolie fille se faire une ligne sur le crâne dégarni d’un riche producteur musical, ou encore comment Majorque est un « paradis » pour les amateurs de drogue. Ce qui conduit à la séquence surréaliste où les flics de la dictature de Franco, la Guardia Civil, ferment les yeux quand ils surprennent Bob acheter de la drogue.
Même si les séquences oniriques, dans l’eau notamment, sont un peu répétitives, ce film d’animation touche par son inventivité et par l’hommage vibrant rendu à cet album marquant de l’histoire du rock.
