Promenant ses enquêteur dans une France dite « profonde », Peter Dourountzis (on se souvient de Vaurien ,en 2021) capte bien le quotidien de ses personnages, sans forcer sur le suspense à tout prix. Ce qui confère à la séquence très découpée du dîner au restaurant de route une grande tension après la chronique plutôt banale du quotidien de ces « fanatiques » de faits-divers qui ont des méthodes atypiques, à la limite parfois de la légalité. Des reporters qui ont une morale à géométrie variable comme le prouve la séquence dans laquelle Samuel force la porte du père de la jeune victime en lui racontant bien des salades pour arriver à ses fins et vaincre son hostilité.

Enfin, l’utilisation de la radio cibi, objet d’espionnage des flics devenant soudain une planche de salut, confère à la course-poursuite un côté inattendu, tout en préservant une atmosphère un peu vintage à cette odyssée sur des routes secondaires.

Bien joué – Mallory Wanecque confirme la subtilité de son jeu – Rapaces est un thriller bien mené en forme de radiographie d’une France de plus en plus fracturée et capable de céder aux sirènes les plus extrêmes.