Petit à petit, Matthias finit par ses prendre à son jeu, à sombrer dans une forme de paranoïa et, pour le spectateur, le film bascule quand il mesure qu’il n’y a rien de réel dans l’histoire.
Pour nourrir son récit, Bernhard Wenger a soigné ses cadrages, travaillé les séquences et peut ‘appuyer sur un acteur capable de bien des métamorphoses, Albrecht Schuch qui campe, du moins au début, un personnage sur lequel rien n’a prise et qui se glisse, tel un caméléon, dans tous les univers, comme on le voit par exemple dans la séquence de la classe où il joue les pilotes de ligne.
Le seul hic dans l’affaire, c’est qu’avec un tel point de départ, l’histoire aurait dû s’emballer, nous attirer dans une spirale de folie en forme de critique radicale de la société capitaliste. Malheureusement, cela reste une critique joliment mis en images et teintée d’une douce misanthropie, et cela affadit le propos initial.
