Il était un jardin

CINÉMA : MERCREDI 4 JUIN 2025

LA TERRE DES VERTUS, de Vincent Lapize – 1h32

Documentaire

Score : 3/5

Le scénario

Les Jardins ouvriers des Vertus à Aubervilliers font face aux aménagements liés aux JO2024 et à la pression foncière. Quand les tractopelles du Grand Paris menacent, la résistance s’organise, les expérimentations citoyennes fleurissent. Film impressionniste et politique, La terre des Vertus conte les défis et les espérances de ce jardin-monde.

Mon avis – Ces jardins ouvriers sont une longue histoire. Jusqu’en 1876, la Plaine des Vertus était la plus vaste plaine légumière de France et allait de Saint-Denis à Bobigny et de Champigny à Alforville. À Aubervilliers, les Jardins des Vertus ont survécu durant la révolution industrielle et ont permis à des familles précaires d’avoir une parcelle de jardin, ce qui offrait un apport non négligeable pour nourrir leur foyer. À l’origine sur 14 hectares, ces jardins n’en occupaient plus que 7, étant en prime le seul poumon vert dans cette partie de banlieue. Aujourd’hui à Aubervilliers, les espaces verts sont comptés : ils représentent 1,42 m2 par habitant quand l’Organisation mondiale de la santé préconise 10m3 par habitant. Un objectif qui est aussi celui de la Région Île-de-France. À l’approche des JO de Paris, la tentation était grande pour les édiles de « s’occuper » de ces jardins : si la piscine olympique a été programmée sur un ancien parking, ses alentours et donc les jardins étaient prévus pour installer un solarium et des habitations, sans parler du reste : hôtels, commerce… Le tout permettant aussi de changer le tissus social de cette ville aux portes de Paris.

Une situation qui a poussé certains habitants à organiser une lutte collective pour défendre ces Jardins. Sous la forme d’un documentaire, Vincent Lapize montre comment, malgré un rapport de force déséquilibré, le projet a suscité une large mobilisation citoyenne. « Ce qui me trouble, dit-il, et me passionne, c’est la constitution d’une conscience politique collective, fragile et disparate. »

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