Ami proche de François Truffaut, Marcel Ophuls s’était d’abord essayé à la fiction : en 1963, il avait ainsi réalisé Peau de banane, avec Jean-Paul Belmondo et Jeanne Moreau et Faites vos jeux mesdames, en 1965. C’est ensuite qu’il a opté pour le documentaire, après avoir été embauché par l’ORTF, la radio-télévision publique française, une structure qu’il quitta après mai 68.
Après Le Chagrin et la Pitié, le cinéaste est revenu plusieurs fois sur les crimes du nazisme. On se souvient par exemple, en 1976, de L’Empreinte de la justice, où, sur près de cinq heures, il partait des procès de Nuremberg pour s’interroger sur la responsabilité individuelle et collective face aux crimes de guerre et aux crimes contre l’humanité. Un film qui reste tristement d’actualité.
C’est avec Hotel Terminus – Klaus Barbie, sa vie et son temps, une enquête solide sur le bourreau de Jean Moulin, et sur ceux qui l’ont protégé après la guerre, que Marcel Ophuls décrochera l’Oscar du meilleur film documentaire en 1989.
Un cinéaste au caractère pas toujours facile qui s’est toujours battu pour défendre les valeurs de la démocratie. Son dernier film, Des vérités désagréables, est pour l’instant toujours inédit en salles.
