HOMMAGE
En 1969, Marcel Ophuls, disparu à l’âge de 97 ans, avait « ébréché » le mythe de la France résistante avec Le Chagrin et la Pitié. Un documentariste qui a toujours utilisé le documentaire pour défendre les valeurs démocratiques.
Documentariste majeur et intransigeant, fils du cinéaste Max Ophuls, un génie du 7e Art (Madame de… , Lola Montès) et un père écrasant, Marcel Ophuls était un homme et un cinéaste de caractère. En 2014, il avait publié ses Mémoires d’un fils à papa, où il racontait, avec un franc parler certain, une enfance d’errance qui le conduisit d’Allemagne (il était né à Francfort-sur-le-Main, le 1er novembre 1927) aux États-Unis, via la France. Il y évoquait aussi des premiers pas difficiles dans le cinéma avant que son documentaire, Le Chagrin et la Pitié ne créé l’évènement en 1971, remettant en cause le mythe d’une France résistante, sous la forme de la chronique d’une ville française (Clermont-Ferrand). Il y montrait le visage complexe d’une société française qui était restée hantée par le spectre de la Collaboration. Ce doc est un tel choc pour ses contemporains qu’il sera interdit jusqu’en 1981 sur la télévision publique qui l’a pourtant financé.
En revanche, et malgré sa durée (4h15), ce film reçut un succès en salles. Et cette froide chronique sera nommé pour l’Oscar du meilleur documentaire.

