Des alcooliques pas anonymes…

À travers les trois personnages principaux – une mère, veuve qui carbure à la vodka (Valérie Bonneton); la vedette de cinéma (Michèle Laroque) qui abuse de whisky et la jeune fêtarde (Sabrina Ouazani ) qui boit tout ce qui passe à sa portée – le film aborde bien des formes d’addiction. Et rappelle aussi les ravages d’une forme d’alcoolisme mondain, dont la jeune femme campée par Sabrina Ouazani est le symbole parfait. De fait, dans les centres, cette forme d’addiction représente 20 % des malades et ce chiffre doit augmenter à 50 % dans dix ans chez les jeunes femmes de 18 à 25 ans.

Si le film perd un peu de puissance à partir du moment où la course est lancée, si certains détails sont peu vraisemblables (la mère devient un as du rallye alors qu’elle picolait sec quelques semaines avant…), l’histoire est touchante par des seconds rôles très justes qui forment cette communauté d’alcooliques pas vraiment anonymes. Quant à la psy, jouée avec douceur par Myriem Akheddiou, elle est d’une grande justesse dans ses relations avec ses patientes. Si les dialogues entre les trois principales comédiennes – toutes ont accepté de jouer sans maquillage et de se mettre à nu- sont tous écrits, les échanges des rôles secondaires étaient libres et les scènes de face-à-face avec la psy sont entièrement improvisées, ce qui donne une véracité aux situations et un rythme certain aux échanges.

Si la bande originale surligne parfois un peu trop les séquences, ce récit montre bien la difficulté d’être pour une alcoolique, surtout dans un pays où l’alcool est souvent symbole de convivialité et de fête.

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