Alternant entre deux mondes – le sien et celui de cette famille « choisie » – Simón (Lorenzo Ferro) créé avec la personne campée par Pehuén Pedie, une espèce de duo à la Beckett qui en dit long sur l’absurdité du monde, de l’administration et des conventions. Pour définir son film, Federic Luis souligne simplement que son scénario « explore la notion de capacité humaine : qu’est-ce qu’une personne est capable de faire ou pas ? ».
Montrant le handicap de manière positive et vivante, le cinéaste décrit aussi une réalité argentine, ce qui a valeur de symbole alors que son film a été le dernier financé par L’Institut National du Cinéma argentin avant sa fermeture par le président actuel, Javier Milei, l’homme qui découperait bien toute la culture non officielle à la tronçonneuse, son emblême politique.
Le film peut déconcerter un public pas vraiment au fait de la vie en Argentine, à la différence des accents, il n’en demeure pas moins un opus original, servi par une belle direction d’acteurs.
