Denis Podalydès : des souvenirs singuliers

Souvenirs autobiographiques

On connaissait le talent d’auteur de Denis Podalydès, acteur, metteur en scène et scénariste français, sociétaire de la Comédie-Française. Dans L’Ami de la famille, il réussit la gageure de se dévoiler sans aucune impudeur en racontant ce qui le lia, dans sa jeunesse, à la famille de Pierre Bourdieu. Un texte lumineux.

C’est l’histoire d’une amitié avec un des fils d’un illustre sociologue, un homme d’engagement. C’est aussi l’histoire d’un regard sur soi… Dans les années 1980, Denis Podalydès, alors élève d’une prestigieuse classe préparatoire – le lycée Henri-IV, à Paris – se lie d’amitié avec Emmanuel Bourdieu, le fils du sociologue Pierre Bourdieu. Il part en vacances dans leur maison béarnaise et fait d’eux une famille élective tout en cherchant sa vocation. Dans L’Ami de la famille, il signe ainsi un double portrait : celui du sociologue en père travailleur, attentif et pas du tout isolé dans sa tour d’ivoire, et dessine son autoportrait en jeune homme qui se cherchait et étudiant admirateur.

L’exercice pouvait être casse-gueule. Denis Podalydès (ci-contre) s’en tire haut la main. Par un jeu de va-et-vient entre l’évocation de ses séjours réguliers chez son ami Emmanuel et son propre parcours, il décrit son théâtre intime, comme une introduction très vivante à l’œuvre de l’auteur de La Misère du monde (1993). En découvrant le clan Bourdieu, si vivant et accueillant, le futur comédien ne peut s’empêcher de comparer : « J’évitais alors volontiers ma propre famille. Mes parents s’étaient engagés sur la voie d’une séparation qui n’en finissait pas. L’atmosphère lourde et pénible, m’incitait à fuir l’appartement devenu aussi lugubre et sombre (…) que la maison d’A., et bientôt le nouvel appartement à Paris, étaient lumineux et accueillants. »

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