Par une mise en scène où les références à la peinture sont centrales, Charlène Favier met en scène la vie de cette jeune femme déterminée et qui, malgré la peur, les blessures profondes, est allée au bout de ses convictions. Une vie profondément marquée par les racines orthodoxes de Oksana Chatchko – originaire d’une famille très croyante et reconnue pour ses dons artistiques par l’Église qui lui a même passé plusieurs commandes- et par les traditions de son Ukraine natal. De faire, le biopic s’ouvre et se conclue par une référence à une fête traditionnelle et mystique,: la nuit de Kupala. Fête traditionnelle, teintée de spiritualité, elle symbolise un moment de passage lors du solstice d’été, lorsque la lumière et l’obscurité dansent en équilibre.
Si la première partie du film, la lutte contre le patriarcat sont d’une grande force, notamment quand le trio de jeunes femmes est conduit en pleine forêt par la police russe et croit avec ses deux compagnes qu’elles vont être tuées, la fin du film, consacré à l’exil en France, à la « trahison » de l’un des compagnes de route d’Oksana, a un peu de mal à tenir ce rythme sur la durée. Il est vrai, il est difficile de porter à l’écran une dépression si profonde même si l’art peut sembler un exutoire à ce mal -être. Pour autant, ce biopic rend hommage au courage de cette jeune femme, campée avec beaucoup de force par Albina Korzh. Un film nécessaire, et encore plus dans le contexte politique que l’on sait…
