Au cœur de la mafia

La force du film tient à l’interprétation impeccable de ses deux principaux protagonistes : que ce soit Toni Servillo qui cabotine à souhait, affiche des teintures de cheveux les plus audacieuses les unes que les autres, et symbolise tout ce qu’il y a de pourri dans ce monde. Face à lui, toujours sur la brèche, Elio Germano joue avec beaucoup de force ce reclus, paranoïaque et qui croit qu’il peut encore tirer toutes les ficelles du jeu.

Avec un sujet tel que la mafia, la difficulté est de simplifier des situations complexes et c’est là que l’ scénario offre des faiblesses et fait parfois décrocher le spectateur, avec l’irruption de moments plus oniriques ou cauchemardesques. La présence des « pizzini », ses courriers qui permettent de tracer le mafieux, suffisaient largement à dramatiser l’histoire, surtout avec de tels comédiens. La présence de figures féminines, importantes dans l’économie du récit, apporte un plus indéniable enfin à cette histoire. La partie réaliste du film, qui perd parfois un peu d’intensité sur la longueur, aurait largement suffit à maintenir le spectateur en haleine.

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