Le dernier film muet de L’Herbier

Pierre Alcover campe avec un cynisme glaçant le prédateur qu’est Saccard face à Brigitte Helm – l’actrice de Metropolis – dans le rôle de cette baronne qui fléchit face au banquier. À leur côté, on repérera un certain Antonin Artaud, qui fait une prestation inattendue comme secrétaire du magnat.

La force de l’adaptation tient aussi à une mise en scène ambitieuse (et coûteuse) pour dénoncer ce monde motivé uniquement par la course au profit. Pour symboliser la démesure des lieux où le pouvoir s’exerce, plus de mille figurants ont joué les courtiers au Palais Brongniart, le siège de la Bourse de Paris à l’époque. Et ils sont filmés par une caméra installée en haut de la coupole pour mieux capter cette fièvre des affaires et qui est en permanence mobile. Par ailleurs, un montage accéléré fait bien ressentir le harcèlement du banquier sur la femme de Hamelin.

Soutenu par un casting royal, cette adaptation reste sans doute un des plus singuliers films de Marcel L’Herbier parvenu au sommet de son art.

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