Yves Boisset, le réfractaire

Disparition

Disparu à 86 ans, Yves Boisset symbolise un cinéma impliqué et inspiré des faits réels. Un cinéaste qui, toute sa vie, a dû jouer avec la censure. Hommage.

S’il fut un cinéaste engagé et réfractaire, ce fut Yves Boisset. Son cinéma est celui des vérités qui dérangent, des causes justes, parfois oubliées, des abus de pouvoir. Pour autant, Yves Boisset n’oublie jamais de le faire en racontant des histoires, en voulant informer certes, mais divertir aussi sur grand comme sur petit écran. Dans ses mémoires, fouillées et où il ne donnait dans la langue de bois –La vie est un choix (Ed. Plon)- il définissait ainsi son idée cinéma évoquant le tournage du Juge Fayard dit « Le Shériff, une réflexion qui pouvait s’appliquer à bien de ses films : « Je pressentais que le film allait me permettre d’aller très loin dans ma quête d’un cinéma politique populaire. Un cinéma ancré à la fois sur la réalité sociale et sur les codes du film policier. »

Fils d’un inspecteur général de l’Instruction publique -alors qu’il avait été élevé dans une ferme, signe de l’ascenseur social de la IIIe République – et d’une professeure d’allemand, le jeune Boisset fut un élève brillant qui fit son hypokhâgne au célèbre lycée Louis-le-Grand, à Paris. Si on père autoritaire lui interdit d’être le jeune héros du Blé en herbe, de Claude Autant-Lara, Yves Boisset a commencé dans le cinéma par la petite porte : celle de critique pour des revues spécialisées comme Cinéma et Midi minuit fantastique après avoir assuré la rubrique des « chiens écrasés », les fameux faits divers pour Paris Jour.

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