Mère de compétition

Les cauchemars de Mouna permettent à Damien Bonnard de camper un personnage inattendu en la personne d’un Charles Martel aussi décalé que chaleureux, qui conserve, derrière sa côté de maille une âme de grand enfant. Ce qui ne manquera pas de susciter certaines critiques des aficionados de C. News, ce qui n’est pas un mal, loin de là !

En parallèle la relation du couple uni et fort, même s’il n’est pas exempt d’engueulades, formé par Amel et Amor offre l’occasion de montrer le quotidien d’une famille d’immigrés qui bossent dur pour joindre les deux bouts et fait tout pour s’intégrer même si la vie est dure. Sofiane Zermani incarne parfaitement ce père volontaire et bosseur, toujours prêt à rendre service à une voisine dont le chauffage débloque et toujours chaleureux même quand il s’agit d’accueillir les pensionnaires de son parking miteux. Quand à Camélie Jordana, elle signe une prestation impeccable de cette mère courage, qui refuse d’abdiquer comme le prouve la séquence très réussie dans l’office de HLM.

Reconstituant avec une image saturée, tout en y ajoutant une atmosphère de fantaisie, l’atmosphère de la fin des années, un peu comme de vieilles photographies de famille, Manele Labidi , réalisatrice en 2020 de l’original Un divan à Tunis plein d’ironie et d’humour, ne joue pas sur une réflexion nostalgique et, à travers une histoire un peu étrange, interpelle un brin notre époque et certaines idéologies nauséabondes.

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