Le triomphe de Jacques Audiard, la confirmation pour « Souleymane ».

CÉSARS 2025


Alain Chabat a, fidèle à lui-même, fait une belle prestation bourrée d’humour lors de cette 50ème cérémonie des César. Seul Artus peut faire grise mine… Emilia Pérez n’a pas manqué le coche en décrochant sept trophées dont les deux plus prestigieux et L’Histoire de Souleymane a fait un petit carton mérité, malgré la gravité du thème.

Bien sûr, il y a eu l’émotion de Julia Roberts, qui a reçu un César d’honneur et a été qualifié par Clive Owen, son partenaire dans le film Closer, en 1997 et qui l’a célébrée comme « une des plus grandes actrices de son époque ». Élégante Julie Roberts a félicité Catherine Deneuve « d’être née ». Il y a eu aussi celui reçu par Costa-Gavras qui a fait un discours d’une belle portée humaniste :  « Je voudrais dire merci à cette France accueillante, cette France humaniste, qui refuse toutes les dictatures et toute la haine. » Pour autant, l’homme n’a pas oublié ses convictions en rappelant qu’« un groupe cagoulé, désorganisé, s’est attaqué à un film qui parlait de la dictature et de ses injustices. C’était à l’image de leur pays. Ils ont tabassé ces gens-là ». Et, sans élever le ton, il a demandé : « La France peut-elle accepter de tels actes qui semblent se préparer ? »

L’année a été aussi « lourde » en disparitions, d’Alain Delon à Michel Blanc, et l’on se souviendra de l’émotion des copains du Splendid venant évoquer la mort de leur ami. « Il a toujours été le premier à partir, hein » a dit Josiane Balasko avant que Thierry Lhermitte n’ajoute : « On ne parle que de lui, on en parle beaucoup trop... »

Si L’Amour ouf ou Le Comte de Monte-Cristo sont loin de figurer autant au palmarès que les nominations ne pouvaient le laisser l’espérer, Emilia Pérez a rempli toutes les cases… En attendant les Oscars dimanche soir.

Meilleur film

Emilia Pérez, de Jacques Audiard

Meilleure actrice`

Hafsia Herzi dans Borgo

Meilleur acteur

Karim Leklou dans Le Roman de Jim. Il a remercié les frère Larrieu pour cet « éloge de la gentillesse« . L’acteur a aussi ajouté : « C’est pas normal ce qui se passe, y a des gens dans ma tête qui font la fête ». Avant de saluer, avec élégance, ses « rivaux ».

Meilleure réalisation

Jacques Audiard pour Emilia Pérez

Meilleur court métrage documentaire

Les Fiancées du sud, de Elena López Riera

Meilleure photographie`

Paul Guillaume pour Emilia Pérez

Meilleur film documentaire

La Ferme des Bertrand, de Gilles Perret qui n’a pas mâché ses mots :  « La voie que j’essaye de tracer, c’est essayer de rendre visibles les invisibles dans un pays où on tend plus facilement le micro à des milliardaires qui se plaignent plutôt qu’à des millions de pauvres. Dans un pays où les dirigeants, pour rester en place et pour ne pas contrarier les puissants, préfèrent s’allier à l’extrême droite fasciste plutôt que de poser la question du partage des richesses et de la protection de la planète. »

Meilleurs effets visuels

Cédric Fayolle pour Emilia Pérez

Meilleur montage

Xavier Sirven pour L’Histoire de Souleymane

Meilleur acteur dans un second rôle

Alain Chabat pour L’Amour ouf

Révélation féminine

Maïwene Barthelemy dans Vingt Dieux

Meilleurs costumes

Thierry Delettre pour Le Comte de Monte-Cristo

Meilleur film étranger

La Zone d’intérêt, de Jonathan Glazer

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