C’est dans un film sombre, violent et urbain où il est question de drogue, de flingues et de meurtres, que Gene Hackman va passer au premier plan : French Connection de William Friedkin où il joue avec une incroyable assurance le légendaire flic Jimmy « Popeye » Doyle. Un carton public et, pour le comédien, l’Oscar du meilleur acteur en 1971. Désormais, il faudra compter avec Gene Hakcman. Et on le verra tourner aussi bien avec Francis Ford Coppola dans Conversation secrète, en 1974, partager l’affiche avec Christopher Reeve dans Superman, de Richard Donner, en 1978, ou camper ce vagabond touchant au côté de Al Pacino dans ce qui restera un de ses films préférés : L’Épouvantail de Jerry Schatzberg . Sans oublier Mississipi Burning, d’Alan Parker (en 1988) ou encore, même s’il avait d’abord refusé le rôle, dans Impitoyable, de Clint Eastwood, en 1992, où il jouait un ancien tueur reconverti dans le métier de shérif d’une bourgade paumée du Wyoming. Bonne pioche et un second Oscar, celui du Meilleur second rôle.`
Discret, fuyant les confessions cathodiques, Hackman avait terminé sa carrière sans jamais se trahir, en 2004. Une retraite loin de ce Hollywood « totalement narcissique », comme il le disait avant d’ajouter : « On finit par oublier pourquoi on fait ce métier ». Une chose est sûre : le cinéma ne pourra pas oublier une telle personnalité. Un acteur qui fut aussi romancier à ses heures et qui a signé cinq romans. Et un homme qui était aussi passionné par la course automobile et avait été engagé comme pilote entre la fin des années 70 et le début des années 80, prenant même le départ des 24 Heures de Daytona, en 1983.
Cette légende d’Hollywood a été saluée, entre autres, par Francis Ford Coppola qui a écrit sur son compte Instagram : « La perte d’un grand artiste est toujours un motif de deuil et de célébration : Gene Hackman, un grand acteur, inspirant et magnifique dans son travail et sa complexité. Je pleure sa perte et je célèbre son existence et sa contribution. »
