Le regard du « peintre des peintres »

Et aussi bien Dali que Picasso ont raconté, comme le rappelle ce doc, à quel point Diego Velázquez les a influencés sans cesse. Dali disant même qu’il n’y avait que deux génies de la peinture, Velázquez et sa modeste personne… Sa moustache célèbre n’était pas sans rappeler cette du maître espagnol.`

Figure de la peinture baroque, mais capable de peintre des personnages dans un décor épuré à l’extrême un fond clair par exemple, Velázquez surprend par sa manière de glisser les visages de personnages du peuple, d’êtres au physique disgracieux aussi, au milieu des portraits de Grands d’Espagne. Sa façon naturaliste de tirer le portrait s’exprime pleinement dans Le Portrait d’Innocent X, lors d’un des séjours marquants qu’il fit en Italie. Un Pape qui s’exprima en voyant le résultat final : « C’est trop vrai ! C’est trop vrai !« .

De manière très intéressante, ce documentaire montre comment une des énigmes provoquées par Velázquez tient au travail très subtil sur les regards, comme l’atteste par exemple sa Vénus au miroir. Commentaires de Stéphane Sorlat : « La question qui se pose est : observe-t-elle son
reflet ou regarde-t-elle celui qui l’observe ? Cette ambiguïté, qui met en jeu le regard et le hors
champ, illustre le génie de Velázquez. »

Soutenu par la voix de Vincent Lindon, accompagné de partitions classiques bien choisies, le dernier volet de cette trilogie sur la peinture est tout à fait passionnant.

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