Le regard du « peintre des peintres »

CINÉMA : MERCREDI 26 FÉVRIER 2025

L’ÉNIGME VELÁZQUEZ, de Stéphane Sorlat – 1h28

Documentaire avec la voix de Vincent Lindon

Score : 4/5

Le thème

Diego Velázquez, peintre des rois et des humbles, maître du hors-champ et des mises en abyme, se trouve au cœur d’un voyage cinématographique défiant les conventions. De la profondeur hypnotique des Ménines aux niveaux de lecture vertigineux des Fileuses, L’Énigme Velásquez s’attache à élucider une question troublante : comment cet artiste, admiré par des génies tels que Manet et Dalí, demeure-t-il si souvent en marge de la mémoire collective ?

Mon avis – Avec le dernier volet d’une trilogie commencée avec Le Mystère Jérôme Bosch (2016) et L’Ombre de Goya (2022), dont il était le coproducteur, Stéphane Sorlat monte en première ligne avec ce documentaire qui tente de percer le mystère de Diego Rodríguez de Silva y Velázquez, dit Diego Velázquez, né en juin 1599 à Séville et mort à Madrid en août 1660, qui est considéré comme un des maîtres de la peinture, et que Manet définit même comme le « peintre des peintres. » De son côté, Courbet a même affirmé qu’après avoir vu son œuvre, on n’avait plus envie de peindre !

En s’appuyant sur la symbolique de l’eau, métaphore du mouvement et de la réflexion, en s’inspirant du travail de Cristóbal del Puey, qui mêle peinture, animation et sons, son documentaire qui mêle les analyses contemporaines sur ses œuvres, sur son héritage et les témoignages d’artistes actuels montre à quel point le regard de Velázquez (son œuvre comporte bien des références aux miroirs dont sa maison était remplie) a marqué un avant et un après dans l’histoire de l’art. Un documentaire qui commence, non sans originalité, par un extrait de Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard dans lequel Belmondo lit un texte d’Élie Faure, ce qui apporte une touche poétique indéniable.

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