CINÉMA/VOD : sur UNIVERSCINÉ, à partir du LUNDI 17 FÉVRIER 2025
DRIVING MUM, de Hilmar Oddsson, 1h52
Comédie dramatique avec Þröstur Leó Gunnarsson, Kristbjörg Kjeld, Tinna Hrafnsdóttir
Score : 4/5
Le scénario
Jon est un homme d’âge moyen qui vit quelque part au fin fond de l’Islande avec sa mère
âgée, une femme au caractère bien trempé. Lorsque celle-ci décède, Jon perd tous ses
repères. Contraint d’honorer les dernières volontés de sa mère, Jon coiffe et habille le cadavre
de celle-ci, l’assoit sur le siège arrière de sa vieille voiture et prend la route, accompagné de
son fidèle chien Bresnef. Il entreprend alors un voyage à travers l’Islande pour ramener le
corps jusqu’à son village natal .
Mon avis – Un tel voyage dans les paysages islandais aussi magnifiques que déserts, façonnés par le vent, la glace et les volcans, aurait pu être macabre : il n’en est rien et ce film tient du conte philosophique en forme de réflexion sur le sens de l’existence. Pour Hilmar Oddsson, ce scénario marque son retour au cinéma après une longue pause où il a officié comme recteur d’une école de cinéma, son dernier long métrage remontant à 2009. Et ce retour est gagnant, tant ce film en noir et blanc dépasse le simple cadre d’une comédie noire , se déroulant en 1980, avec l’histoire de ce fils quinquagénaire qui, à bord d’une voiture au bord de la casse, accomplit un long périple en Islande des fjords de l’Est à la côte sud pour accomplir les ultimes volontés de sa mère.
Avec un personnage principal au visage aussi énigmatique que celui d’un Buster Keaton moderne, l’histoire pourrait parfaitement s’intégrer à l’œuvre d’un Beckett avec un humour noir et sarcastique et un constat froid sur l’humaine engeance. À cet égard, la scène dans le restaurant avec l’anniversaire mené tambour battant par les deux amies d’un âge mur et en chasse d’un mâle est très réussie. Une histoire qui est empreinte d’un sens certain de la dérision, personne n’y apparaissant sous son meilleur jour. Quant au chien, Brésnef (on entend, nous, Brejnev) il devient, bien malgré lui, un des compagnons essentiels du périple… avec cet appareil photographique argentique que ne quitte jamais Jon et avec lequel il capture sa vie au gré de ses envies.

