Une fois encore, Atlman sait diriger un film choral avec des comédiens de renom qui portent chacun haut les couleurs de leur personnage respectif, notamment Géraldine Chaplin qui s’amuse à donner vie à la fameuse tireuse Annie Oakley qui fait mouche à tout coup. Paul Newman campe avec maestria l’imposteur professionnel qu’est Buffalo Bill, ce roi du paraître et du tir, alcoolique et volage, dont la suffisance s’effrite au fil du récit, mené par Burt Lancaster, truculent à souhait.
Raillant le révisionnisme américain, Robert Altman tient son monde en haleine, sans jamais quitter l’enceinte où la troupe de Buffalo Bill rôde un show très populaire qui va voyager ensuite dans tous les États-Unis et prendra en 1889 la direction de l’Europe.
La restauration permet de retrouver cette production dans sa lumière originelle. Un récit dans lequel Robert Altman s’amuse à retourner la célèbre maxime du journaliste dans L’homme qui tua Liberty Valance, de John Ford – « Si la légende est plus belle que l’histoire, imprimez la légende » – en montrant la réalité pas glorieuse se cachant derrière les mythes.
Derrière l’humour et l’ironie, ce western moderne livre un regard ironique sur les grands mythes américains fondateurs.
