En Iran : un amour scandaleux

En provoquant une rencontre avec ce chauffeur de taxi pudique et réservé, en prenant les devants, la plantureuse Mahin affirme sa liberté de vivre dans un pays fondamentalement hostile à l’autonomie féminine. L’actualité a offert une résonance dramatique à ce film dont le tournage a commencé avant le mouvement de révolte du mouvement « Femme, vie, liberté ». Les réalisateurs soulignent : « Ce fut une période terrible. Le tournage devait se faire autant que possible en secret. Nous ne pouvions pas nous arrêter, ni ignorer ce qui se passait dans les rues. Même en nous battant, nous étions tous.tes d’accord pour faire ce film et le finir. Un film célébrant les femmes, célébrant la vie et célébrant la liberté.« 

C’est dans ce contexte politique et humaine (qui est assez répandu au Moyen Orient) que le film tient sa force, derrière une réalisation finalement assez sage. Les deux réalisateurs, en compétition à la dernière Berlinade, n’ont pu s’y rendre car les autorités iraniennes ont confisqué leurs passeports. Ce qui n’a pas empêché ce film de recevoir le Prix du jury œcuménique et le Prix du jury Fipresci.

En prime, les deux comédiens jouent avec une extrême finesse leur partition, particulièrement Maryam Moghaddam qui parvient à imprimer son jeu, y compris quand le récit devient dramatique, dans une fable politique .

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