Le fond de l’air est gris…

CINÉMA : MERCREDI 29 JANVIER 2025

LA PIE VOLEUSE, de Robert Guédiguian – 1h41

Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Marilou Aussilloux, Lola Naymark

Score : 4/5

Le scénario

Maria n’est plus toute jeune et aide des personnes plus âgées qu’elle. Tirant le diable par la queue, elle ne se résout pas à sa précaire condition et, par-ci par-là, vole quelques euros à tous ces braves gens dont elle s’occupe avec une dévotion extrême… et qui, pour cela, l’adorent… Pourtant une plainte pour abus de faiblesse conduira Maria en garde à vue.

Mon avis – Robert Guédiguian retrouve l’Estaque, chère à Cézanne, son quartier marseillais d’inspiration où il n’avait plus tourné depuis Les Neiges du Kilimandjaro, en 2011. Évoquant sa relation avec ce coin privilégié de son inspiration, le cinéaste souligne : « J’ai toujours affirmé que je faisais du cinéma pour rendre à mes parents ce qu’ils m’avaient donné. Et bien je dirais aujourd’hui que les habitants de l’Estaque sont tous mes parents. »

Si le cinéma de Guédiguian a toujours épousé les luttes d’une époque, ce dernier opus témoigne avec une honnêteté totale les fissures d’une gauche désemparée devant une société où le pouvoir de l’argent devient un indicateur de bonheur et dans une société où l’individuel prime sur le collectif. Pour s’en sortir, Maria – le film est un chant d’amour dédié à Ariane Ascaride qui l’accompagne à la ville comme à l’écran – qui est, par ailleurs dévouée corps et âme, à ses petits vieux, leur vole quelques euros pour éponger les dettes de son époux (le toujours excellent Gérard Meylan) au jeu ou payer la location d’un piano et des cours à son petit-fils qui semble doué pour cet art.

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