CINÉMA : MERCREDI 29 JANVIER 2025

LE JARDIN ZEN, de Naoko Ogigami – 2h00
Drame avec Mariko Tsutsui (ci-dessus), Hana Kino, Akira Emoto
Score : 4/5
Le scénario
Luxe, calme et volupté. Tout va pour le mieux dans la vie parfaitement réglée de Yoriko et de tous ceux qui, comme elle, ont rejoint la secte de l’eau. Jusqu’au jour où son mari revient à la maison après de nombreuses années d’absence, entraînant avec lui une myriade de problèmes. Rien, pas même ses plus ferventes prières, ne semble restaurer la précieuse quiétude de Yoriko… Avec tout cela, comment faire pour rester zen ?
Mon avis – Partant d’un zoom sur un couple en crise, avec le mari qui resurgit après bien des mois d’absence, la réalisatrice nous interroge sur notre vision du bonheur, les craintes écologiques (l’incident de Fukushima marque le début de l’histoire), la quête de spiritualité, y compris car elle passe par le biais d’un engagement dans une espèce de secte. Elle raconte comment a surgi l’idée de son scénario : « Un jour pluvieux, je suis passée devant un lieu de culte religieux qui venait d’ouvrir près de chez moi. Je me suis alors retrouvée devant des milliers de parapluies, et autant de personnes qui étaient là, adhérant à cette nouvelle religion. Tant de gens sont anxieux de vivre sans croire en quelque chose. Je suis restée immobile devant ce spectacle. Voir toutes ces femmes soigneusement habillées, aller et venir dans cet établissement, a été le catalyseur du scénario du Jardin Zen. Pourquoi ces endroits constituent-ils des lieux de refuge ? Qu’est-ce qui pousse les gens à rejoindre une église, un culte ? »
À une époque où le retour des religions crée bien des fissures dans notre corps social, Naoko Ogigami montre, sans porter un jugement frontal, comment Yoriko (Mariko Tsutsui est parfaite dans le rôle) semble flotter dans son existence avec le cours interminable des jours et trouve un réconfort dans cette communauté mystique. Sa seule révolte a été de transformer le parterre fleuri voulu par son mari en un jardin zen de belle facture où rien ne vient troubler le regard du passant. Un jardin qui sert de décor à l’étonnante séquence des funérailles qui préfigure celle de la fin, encore plus inattendue et réussie qui pourrait symboliser le sentiment de liberté enfin éprouvée par Yoriko;
