S’il a fallu apprivoiser éducateurs et parents pour pouvoir filmer durant les heures de cours et pas uniquement durant les récréations, ce qui était le projet initial – elle a fini par les convaincre en montrant les trois premières semaines de rushes – Claire Simon parvient à filmer le quotidien de l’école à hauteur d’enfants, et d’une façon très naturaliste.
Sans faire de grands discours, en saisissant les petits instants de ces journées classiques, Claire Simon montre bien comment l’école primaire est capitale dans la construction de sa relation avec le groupe social. Elle ajoute : « Il s’agit du lieu où les enfants comprennent qu’ils ont une place à la fois individuelle et collective; ils ont une idée très forte de ce qu’est un groupe, donc de la société. »
L’école qui est aussi un lieu d’ouverture comme le prouve la séquence avec les élèves de l’école alsacienne – montrant la disparité sociale – ou la sortie en bateau-mouche durant laquelle les gamins, dans un concert de cris au passage des ponts, découvre la Capitale et ses monuments les plus spectaculaires.
En privilégiant un temps long de tournage, la cinéaste offre une plongée réussie dans cette école de la République, décrivant finement l’importance des professeurs des écoles, de leur écoute dans la construction de ces jeunes pousses, même si son documentaire souffre de certaines redites, « routine » scolaire oblige.
