Mylène Farmer inquiétante…

C’est d’ailleurs une des limites de la mise en scène qui a un côté clinquant et un brin appliquée, notamment dans les scènes avec les femmes dans la taverne, bourrées de référence picturale, avec, , une caméra qui s’attarde sur les visages marqués par les éléments, notamment celui de Jeff Dahlgren qui semble, en permanence, dépassé par le monde qu’il découvre. Après plusieurs castings menés en Angleterre, en France et aux États-Unis, c’est finalement celui-ci qui a décroché le rôle principal alors qu’il était guitariste dans un groupe grunge. Et qu’il deviendra ensuite le guitariste attitré de Mylène Farmer, ce film restant son expérience unique sur grand écran.

Si l’histoire, construite autour de la jeune femme inquiétante campée par Mylène Farmer, très à l’aise dans ce type d’univers, à la scène comme à l’écran, ne manque pas d’originalité, utilise bien le trauma consécutif de la guerre de 14-18, le film pêche parfois par sa longueur : prévu au départ pour durer 4 heures (il y avait 10 heures après le tournage), et quand même réduit , selon le désir des producteurs, à moins de 3 heures, il n’évite par certaines plans qui se répètent, dans le cimetière notamment comme dans les bois. Sans oublier une musique originale omniprésente qui surligne les effets plutôt que de définir une atmosphère onirique et mystique.

Ce conte gothique et aux frontières du fantastique ne connut pas le succès escompté à sa sortie et fut même fraichement accueilli par la presse, malgré la présence de Mylène Farmer. Un échec qui marquera durablement Laurent Boutonnat ne revenant derrière la caméra qu’en 2007 avec sa version de Jacquou le Croquant. Cette nouvelle sortie permet de juger l’opus ambitieux avec plus de recul.

Laisser un commentaire