Signant des scènes d’action efficaces – la course-poursuite dans la neige des migrants avec un ours aux trousses est efficace et la descente en canoë a des airs de western – Franck Dubosc embarque son monde dans une histoire déjantée, nourrie de séquences drôles comme celui de l’interrogatoire des migrants par l’équipe de gendarmes dépassés par les évènements et qui ne parlent pas anglais, ou celui de la fille du chef, dont la broche à cheveux a été retrouvée dans la limousine du crime, utilisée pour faire l’amour et qu’elle croyait un abri discret… Sans parler d’un curé qui est prêt à bien des choses pour suivre, à sa manière, les voies du Seigneur et pardonner au pêcheur.
Tout n’est pas d’une grande subtilité et le réalisateur fait parfois dans le gros trait, mais le casting permet de pallier certaines faiblesses du récit et les moments pas toujours vraisemblables : que ce soit Laure Calamy, en femme , passionnée de polars, qui mène son couple à la baguette, ou Benoît Poelvoorde, toujours à l’aise quand il faut incarner des mecs revenus de tout. Il y a aussi des apparitions inattendues, comme Emmanuelle Devos, en patronne d’une maison libertine ou Anne Le Ny, en commissaire prête à vendre son éthique pour l’achat d’un… piano.
Bref, avec un telle comédie, la morale n’est pas sauve et bien mal acquis profite… toujours ! Et si, sur le ton de la comédie, le film peut montrer la réalité du sort des migrants, loin des discours politiques sécuritaires, ce n’est déjà pas si mal…
