Dans un univers joyeux et coloré très réussi, fruit du travail du directeur de la photographie Philippe Guilbert et de la décoratrice Chloé Cambournac, l’histoire est portée , en quatre actes, par les chansons très bien produites avec grand orchestre, dans lesquelles Alex Beaupain sait se jouer avec maestria d’un parlé-chanté et parvient à faire sonner mots les plus communs. Le tout avec une certaine nostalgie : celle de la fin des années punk et des débuts du disco; celle du cinéma des années 70 quand Cinecittà était la Mecque du cinéma européen.
De manière inventive enfin, Marion Motin a inventé les chorégraphies magnifiques qui rythment le récit et il faut voir par exemple évoluer un Thomas VDB qui campe l’huissier dans un numéro où personne ne l’attendait : flanqué de ses sbires, il vide en mesure et en rythme l’appartement du romancier en manque d’inspiration. Plus loin, on découvre le ballet des éboueurs quand Paris s’éveille. Ainsi, l’opus s’inscrit dans la droite ligne d’un Jacques Demy.
Cette comédie musicale en forme de mélodies des bonheurs permet aussi de découvrir une Clara Luciani qui n’est pas « que » chanteuse, un William Lebgill, étonnant en auteur en quête d’un amour perdu face au producteur sûr de son charme et arrogant qui offre une composition savoureuse à José Garcia. Un trio bien entouré par Vincent Dedienne, toujours dans la juste mesure, et une actrice à tempérament, Laura Felpin, qui a des airs de Josiane Balasko à ses débuts.
Une bouffée d’air frais et d’optimisme en forme de cadeau de Noël.
