« La musique, c’est la vie »

Film d’un passionné sur un artiste inspiré et inspirant, ce documentaire montre la capacité de travail et la large palette d’inspiration dumusicien. Il montre aussi comment sa vie fut un combat. Ainsi, fils d’un compositeur célèbre Raymond Legrand, le jeune Michel eut des relations plus que distantes avec ce père volage qui abandonna, tôt, le foyer familial. Quand il intègre la classe réputée de Nadia Boulanger au Conservatoire national de musique, il n’eut jamais son diplôme, cette enseignante exigeante voulant le garder sous sa houlette, ayant tôt perçu son potentiel.

L’homme n’aimait aussi pas la routine et, alors que ses arrangements pour des chanteurs comme Catherine Sauvage (pour son album dédié à Léo Ferré), Juliette Gréco, Henri Salvador ou encore Jacques Brel et Maurice Chevalier lui assurent une belle reconnaissance, il déboule dans l’univers du cinéma avec le succès que l’on sait : ce seront les rencontres avec Agnès Varda, Jean-Luc Godard et surtout l’ami Jacques Demy avec lequel il orchestrera des films restés au patrimoine cinématographique.

Revenant par le menu sur la composition de la célèbre bande originale de L’Affaire Thomas Crown – dont les plans furent organisés en fonction de la musique – ce documentaire montre le « génie » de Michel Legrand qui reçut à cette occasion son premier Oscar. Le troisième sera décerné en 1983 pour Yentl, de Barbra Streisand dont la musique originale fut une de ses partitions les plus abouties.

Outre des images de l’homme en train de composer sa musique, à petits coups de crayon nerveux, le film se termine par le concert émouvant de la Philharmonie de Paris le 1er décembre 2018 où Michel Legrand va au bout de la fatigue avant de jeter sa baguette au final, quelques semaines avant d’être emporté par la maladie, le 26 janvier 2019. L’ultime geste d’un artiste-chanteur possédé par toute la musique dans un film désormais testament aussi riche qu’émouvant.

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